Gargouille chien - Chapelle de Béléan

Histoire de Ploeren

Une hache de pierre polie datant du néolithique, les traces d’un camp romain près de Kermurier, les vestiges d’une nécropole mérovingienne à Toulprio, autant de signes qui attestent de l’ancienneté de la présence de l’homme sur le territoire de la commune actuelle.

Au cours des siècles, la forêt primitive fit place progressivement aux terres cultivées, aux prairies et à la lande.

Comme bien d’autres à l’époque, Ploeren, qui englobait alors le territoire d’Arradon et l’Ile aux moines, était un village de cultivateurs travaillant la terre le plus souvent pour des seigneurs. Le plus célèbre des nobles Ploerinois fut Jean du Garo.

Revenu sain et sauf au XIIIe siècle de la croisade à laquelle il avait participé, il fit bâtir, en reconnaissance, la première chapelle de Béléan, qui laissa place au XVe siècle à l’édifice actuel.

Nobles et bourgeois possédaient des propriétés rurales à Ploeren, travaillées par des paysans.

Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, fut l’un de ces propriétaires. A la fin du XVIIIe siècle, les limites du territoire de la commune furent modifiées au profit de Vannes qui gagna le Bondon et le Vincin ; en revanche, Ploeren s’étendit vers l’ouest en intégrant le Lain et Treoguer.

L’onde de choc de la Révolution de 1789 ébranla Ploeren dont la population se divisa entre républicains et chouans. Nombre de Ploerinois, hostiles au nouveau pouvoir, rejoignirent l’insurrection au risque de la confiscation de leurs biens, voire de perdre la vie. La liste est longue de ces paysans et journaliers qui suivirent le chef chouan Georges Cadoudal, dont le jeune frère Louis se retira ensuite à Ploeren où il mourut au milieu du XIX siècle.

L’Empire, malgré les guerres napoléoniennes prélevant leur tribut de jeunes hommes par la conscription, apporta la paix dans la commune qui se mit à prospérer, avec une population rurale active dans les hameaux comme dans le bourg.

L’amélioration, voire l’ouverture des routes Est-Ouest Vannes-Auray et Nord-Sud Baden-Plescop passant par Ploeren va favoriser le commerce et les échanges. Le village est très animé ; autour de son église du XVe siècle, dédiée à Saint Martin, se succèdent foires aux bestiaux, kermesses et fêtes, sans compter les pardons à la chapelle de Béléan qui rythment la vie des villageois jusqu’aux deux guerres mondiales. Elles virent tomber au front une cinquantaine de Ploerinois, jeunes et moins jeunes, les trois quarts d’entre eux lors de la guerre de 1914.

A partir du milieu du XXe siècle, Ploeren s’est considérablement développée, profitant de sa situation géographique privilégiée, du dynamisme de Vannes et de l’attractivité du Golfe. Depuis 1950, sa population est ainsi passée de 1000 à 6893 habitants.

C’est actuellement une commune résidentielle, qui préserve son cadre naturel « la campagne aux portes du Golfe », et dynamique, disposant de trois zones d’activités commerciales ou artisanales, Luscanen, Mané-Coëtdigo et les Deux Moulins, zones très prisées car bien desservies, situées le long de la voie express.

Avec l’aimable autorisation de Christiane Blanchard, auteur du livre “Une certaine histoire de PLOEREN”.